Au carrefour des villes des enfants insouciants
S'ébattent en jouant dans la cour des grands,
Sous le soleil ardent qui fait danser le temps
Donnant un air de fête aux miséreux errants
Se sentant invisibles, la foule déambulant;
Ils restent indifférents aux regards des passants!
Ils espèrent une obole pour pallier leur stress
Leur détresse est empreinte d'une digne tristesse!
A l'approche de la nuit quand la lune descend
Remplir leur ventre creux en s'abritant du vent,
tentant de s'endormir dans leurs lits de fortune
Leurs corps efflanqués dans le froid et la brume
Jusqu'au petit matin transis et solitaires
Attendre recroquevillés l'aumône volontaire
Levant les yeux au ciel en quête d'une faveur
Suppliant le soleil de réchauffer leurs coeurs !
Indolents, affamés mais jamais résignés,
De sombrer dans l'oubli, ils se mettent à rêver
De décrocher la lune et ses reflets d'argent.
Le ciel n'est pas à vendre, il est à tous les gens !
C'est le seul héritage que leur laisse le temps.
Au sortir de la nuit, la vie reprend ses droits,
La faim l'emporte alors sur leur désarroi
Ravivant leur galère de ne pas avoir de toit
Pour tous ces orpailleurs d'impopularité
Toussant et tremblotant sous leurs cartons trempés;
Faut-il feindre de croire que c'est leur destinée !
Ces hommes n'appartiennent pas à l'enfer des damnés,
Chacun peut se trouver balloté, égaré !
Cela n'arrive pas qu'aux autres d'être abandonné
Ne fermons pas les yeux sur ces dignes écorchés
Même s'il ont échoués, ils ont le droit d'être aimés !
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