Il est très fascinant ce brave animateur,
Mais s’il savait que moi je rêve d’une crique
Bien loin de M.S. DOS, de son informatique,
D’une île tout là bas, belle comme une fleur !

Hélas, j’ai l’œil fixé sur cet ordinateur
Qui m’invite au travail, bougre de mécanique,
En captant mon regard sur l’écran cathodique
Pour suivre le désir de l’homme programmeur !

Qu’il est intarissable ô! cet adorateur,
De ce nouveau gourou venu d’outre-Atlantique,
Afin de convertir mon âme bucolique
Et mon esprit rebelle au triste dictateur !

Quoi ? ce vulgaire objet, ce faux téléviseur,
Aurait la vanité, fort toute antipathique,
D’inviter ma chimère au dogme scientifique
Et de me transformer en zélé serviteur !

Devrai-je m’abaisser, moi l’éternel rêveur,
Sans chercher à comprendre, pareil au fanatique,
Accepter d’un clavier à l’instinct méthodique
Des ordres en anglais, langue de l’inventeur ?

Non ! car je suis rétif et selon mon humeur,
Je vogue sur la mer qui même en Martinique
Parmi les hibiscus de mon ciel poétique.
Car les mots et les vers sont mon accroche-cœur.