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Les pieds qui font la tête
Mes pieds étaient antinomiques, Têtus et déjà capricieux, Ils n’étaient pas toujours comiques Quand, se dirigeant, silencieux,
Vers des lieux niés par ma tête ; Ils s’en désolidarisaient, Et devenaient les grands esthètes, De tout ce qui était risée
De ma tête un peu revêche, Et surtout très contrariée, Quand, comme notre archevêque, Ils portaient mules variées.
Lorsque l’odeur nauséabonde, Atteignant ma tête et mon nez, Ma tête était vagabonde Et mes pieds, eux, m’abandonnaient.
Tous ces organes à tour de rôle, Se séparaient à l’unisson, Mais pour le corps, c’était pas drôle, C’était même la punition.
Mais le jour de la mise en bière, Les voici tous trois réunis, Et c’est dans la même prière, Qu’on les laissa en compagnie.
Capricorne, le 14/11/2009
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