Plume de satin Inscrit le: 21/7/2010 De: Angleterre |
Le jardinier et ses quenouilles Un jardinier au fond de son jardin se lamentait, Ce dernier, pourtant, avait joui d’un été parfait, Mais menues étaient ses fleurs et ses citrouilles, Et notre homme se plaignait de ses quenouilles.
N’importe l’endroit du potager où il allait, Les quenouilles ombrageaient ses primeurs, Enormes, sans cesse elles grandissaient, L’infortuné n’avait plus pour lui que ses pleurs.
Il pria mère Nature de venir le conseiller, Au sujet de ses quenouilles, Elle lui apparut en songe entre ses fraisiers, Et son parterre de fenouil.
Mon brave, lui dit-elle, si votre jardin ne s’embellit point, Ce n’est pas de votre part un manque de soin, J’ai pu maintes fois vous voir suer à l’ouvrage, Labourer, ratisser, planter, semer avec courage.
Soleil, pluie et rosée ont apporté leur bienfaisance, Pour que votre jardin soit pour vous une récompense, Ma seule recommandation pour une telle embrouille, Est de vous débarrasser de vos quenouilles.
Mère Nature, après ces conseils, s’en alla, Et abandonna notre pauvre jardinier à ses réflexions, L’éradication des quenouilles ne l’enchantait pas, Il ne pouvait se résoudre à une telle opération.
Il maudit mère Nature qui ne l’avait pas favorisé, Et décida de cesser le dur labeur de jardinier, Notre ami partit de par le monde en vadrouille, Et son jardin tomba en quenouille,
Triste et las, un soir dans une auberge lointaine, Il raconta longuement à la patronne son malheur, Elle l’écouta et y vit une aubaine, Depuis, son infortune fait leur bonheur. Quand le malheur ne serait bon, Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause, Qu'on le dit bon à quelque chose.
Note de l’auteur : Quenouille : nom commun de plantes vivaces herbacées.
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