Lentement, elle marche comme une danse
Dans un palais de crystal et de diamant
Son souffle abrége ces douces violences
Comme le ballet entouré de tous ses amants

Son corps de ballerine se penche adroitement
Sur les planches de bois, qui craquent à chacun de ses pas
Comme une plume volant dans les airs, légèrement
Elle danse comme une belle demoiselle, dans sa robe de taffetas

Ses longues jambes tournoyent comme un cygne gracieux
Et ses yeux amandines illuminent son léger visage
Sa grâce est admirée par tous ces messieurs
Qui n’ont pour choix que de lui rendre hommage

Elle virevolte dans son blanc tutu
Comme un oiseau à son premier vol
Du haut théâtre, on l’a vu
Elle continue ses pas de deux sur cet obscure sol

Au doux son de la mélodieuse musique
Comme l’étrange messager de la malice
Elle se métamorphose en une déesse mystique
Dans les vapeurs des profondes abysses

Sa haute silhouette câline les airs
Comme la voile d’un bateau aux lointains horizons
Cette harmonie féline, chaude et amère
Donnent à ses mouvements une fragile vision

Lorsque le rideau est enfin tombé
D’un sourire lasse et pourtant serein
Elle se retire comme la divinité
Sur cette scène d’agate et de satin