(A toutes celles qui m'ont confié leur calvaire).
Quand tout a été brisé, tu viens demander pardon,
Sous le regard larmoyant d'une mère mortifiée
Que tes serments doucereux l'ont naguère mystifiée.
Non! Non! Je n'ai que faire de ton amour vagabond!
Ridicule ce masque de traitre aux airs indolents,
Ta mine de repenti qui me répugne et m’indigne,
Exhale la trahison comme de malsains relents,
Entreprise scabreuse que ne prime nul insigne !
Profonde est ma blessure; elle engloutit le pardon
Dans le gouffre de l'affront que nulle flamme n'éclaire.
Bien sourd à ta prière ce cœur brûlant de colère;
Désert devient mon être, laissé trop à l'abandon.
M'a tout ravi la trahison, excepté ma fierté
Que les flots de ma colère abreuvent et nourrissent.
Non ! Je romps le silence; que finisse le supplice!
Va-t-en! Tu ne peux, désormais, blesser ma dignité.
Khadija