Plume d'or Inscrit le: 2/1/2011 De: |
CE SOIR, VOUS N'ENTENDREZ... Soupirs et gestes las, râle du morne ennui, Chute d'une voix sourde étouffée sous le pas D'une porte grinçante à peine refermée...
Qui n'entre et qui ne sort, le silence est pesant; Comme l'attente et longue et l'espoir incertain...!
Ce soir, vous n'entendrez que le temps écoulé Inexorablement au cadran de l'horloge!
Trouble est le soir où naît la tristesse esseulée; Sombre est le lieu berçant du temps coulé, les heures; Ce soir, vous n'entendrez de mes yeux qu'un vain pleur!
Même " Bach " aimé tant ne viendra soulever Mon âme appesantie en lyrique envolée Vers les Cieux musicaux de mon coeur grave et froid.
Soir malade où s'évoque au silence des mots La vieille déchirure en ses béantes plaies, Lambeaux sanguinolents des chairs trop lacérées, Trop longuement griffées par traîtresses caresses.
Ce soir, vous n'entendrez que les vifs battements De mon coeur crucifié aux quatre clous saignants.
Quand de pitié un flot d'amertume jaillit, Creusant d'un pic aiguë mes entrailles nouées En voile de misère-argent qu'Aragne* file, L'humaine condition soudainement m'étreint...
Ce soir, ce triste soir si sombre au lieu éteint, Ce soir, vous n'entendrez de mon coeur que: " Douleur! "
Soir d'ivresse voilant l'insupportable Spleen; Soir lugubre où viendra le nocturne abandon Dans le pesant sommeil de l'âme tourmentée!
SAINT-AMOUR.
* Aragne: la tisseuse d'Illusion.
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