Quand la bergère émit son chant
Depuis le val en renaissance
Le chevalier fort aguichant
Parla sitôt de sa romance.
Lors la contrée en plein éveil
Se mit du fait en résonance
Pour dire enfin que le sommeil
Devait cesser pour convenance.
- Dites moi donc O Demoiselle
- Si votre cor sonne le glas
- A cet hiver qui, de son zèle,
- Mettait nos pas sur le verglas ?
+ Mon bon Monsieur vous voilà seul
+ A espérer vert matelas
+ Qui pourrait bien, sous le tilleul,
+ Vous aider fort au tralala.
- Mais, non, ma belle à douce voix
- Je ne suis point dans la conquête.
- Je veux, tantôt, vous mettre en joie
- En vous chantant cette requête.
+ Dites toujours, mais sans les mains,
+ Votre refrain pour donner fête
+ A mon cœur pur pour que demain
+ Je vois le jour, l’heur en la tête.
- Laissez au champ toutes vos bêtes
- Pour vous blottir tout contre moi
- Car ce printemps et ses herbettes
- Mettent mon sang en fol émoi.
+ Je ne puis, las, entendre plus
+ De compliments car j’ai un toit
+ Qui se plaît tant au stimulus
+ De tout mon être au coeur Lotois.
Ainsi sans dol, mais en respect,
Tourna ce chant sans plus d’avance
Et la campagne en son aspect
Fit grand écho sans redevance.
Oyez Messieurs comment, sans fard,
Peut se nouer en douce France,
Sans contre pieds et sans cafard,
Une amitié sans faire offense.