Le luth brisé 3
L’Icare
VI
J’ai toujours rêvé d’un ailleurs serein et paisible, aux lumières douces
Et aux couleurs sans défauts. Là où mon cœur trouvera enfin repos
Loin de la foule, à l’abri des regards. Vous savez je ne suis pas héros.
Racontez-moi gente dame les délires de fêtes et les chants d’oiseaux
Quand dansent les rosées aux frôlements du zéphyr, sur les roseaux.
J’ai secoué les mots dans l’écrin pour en obtenir une délicate mousse,
Enduire la page d’une encre volée au temps et mêlée au sel des larmes.
Je frĂ´le souvent les limites de la folie pour saisir les rĂŞves qui fascinent,
Les paix qui émerveillent puis les guerres qui déchirent et assassinent !
J’ai cru comprendre les hommes mais je ne suis qu’un extraterrestre
Venu de nulle part, ahuri et maudit. Sans nul plaisir Ă vivre ici sur terre !
Ma mélancolie a rasé la cime des monts et séché les vagues des océans
Despote dans ma folie, ma larme a créé le rêve, cette entité aberrante
Qui m’a séduit, m’a brûlé corps et âme et m’a entraîné vers les néants.
Qu’ai-je donc perdu au bout de ce long voyage de mon âme errante ?
Qu’est-ce que j’ai eu au bout de cette folie ? Moi le poète qui ne rêve
Que de paix sous un arbre, en train d’écrire sa déchéance ou sa relève.
L’errance
VII
Le désespoir vous a conquis et le rêve n’est qu’un prétexte pour survivre
Mon cher maître, je vous offrirais volontiers tapis d’Aladin pour survoler
Les summums et découvrir les plus beaux coins et les grandes contrées !
Mais vous savez que mes dons ne sont qu’illusions sur les pages d’un livre
Vous avez appris à travers mes voyages oniriques le gout des déceptions
Et grâce à mes mains vous avez atteint les nuages et les grands horizons
Vous avez créé des lunes dans votre monde secret, grâce à dame poésie !
Je te mentirais si je te garantissais le vrai bonheur et la grande frénésie ;
Je ne suis que pure folie, un voyage au cœur de victoires jamais acquises
Parce que je demeure l’âme de vos chimères et vos espoirs qui agonisent.
Car je suis le cri de l’inaccessible et la voie de la démence qui vous invite
A fuir le monde et la réalité, à croire au démon et le prendre pour acolyte.
Certes, je vous offrirais un aller simple vers vos espoirs et vos rĂŞves
Mais n'en soyez pas heureux car ce ne sont que leurres éphémères
Qui s'effaceront Ă chaque fois que vous ouvrez les yeux
Alors, prenez garde et fuyez mes chemins ténébreux
Là où vous sévissent les déceptions
Je ne suis qu’une vile tentation
Qui vous mènera à votre perdition
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Désolée encore pour la longueur de mes textes et merci pour votre lecture
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