LE QUAI DE L'ATTENTE
Suis-je le seul à brûler d'impatience
Dans l’obscurité inondée de nuit,
Au port de la solitude et de mélancolie ?
Les algues ont poussé sur mes arcades,
J’ai pleuré sous la lune rêche, sur le flux,
En donnant l'accolade aux violentes vagues…
Jusqu’aux premières lueurs,
Où j’ai vu toutes les barques partir
Sauf la mienne attachée, qui t’attendait…
Entre ténèbres et brouillard
Cheveux en l'air, je t'ai reconnue
A ton sourire auroral, qui chasse mon spleen,
Tout mouillé, tu m'as pris par la taille
Et contre un mât, tu m'as enlacé et étreint
En me murmurant, comme si j'étais bébé :
"Pirate de mon cœur, la mer n'est pas ton fort,
Reviens sur terre avec moi, j'ai un mot à te dire :
Surfons sur les champs d'armoise et de lavande...!