Plume de soie Inscrit le: 20/3/2006 De: Lille |
1964_2004 1964,une époque formidable, Jeunes débutantes,on nous disait capables, Le travail était notre vertu, On en a meme oublié nos chérubins, Que l'on amenait le samedi matin. Avec courage,avec entrain,avec malice, C'était la naissance du SERVICE. Et puis l'union fait la force, C'est à Pasteur que le groupe se renforce, Soudés,épaulés,on y croyait, Pas question de laisser tomber, Au CIBP,ouvrières libérées, On s'éclatait pour travailler. Commencent alors les rivalités, Nos étudiants évoluaient, Sans se préserver ,nous,on travaillait, Les petits chefs se sont mis à germer, Au SIBP,les labos se remplissaient, L'argent commençait à manquer, L'age arrivait,les récompenses,jamais, Alors on se dégoutait, Mais pour tenir sur le marché,nous ,on travaillait, Petit à petit, on nous séparait,le noyau éclatait, La solitude nous emparait,la source se tarissait, Il n'y avait plus d'UNITE. Quarante ans se sont écoulés, La vie nous a fait des pieds de nez, Sur nos visages un peu fanés,et nos cheveux nacrés, Les marques du temps s'y sont déposés, Rien ne nous sera épargné, Tu les a vu les nouveaux seigneurs, Scotchés à leur ordinnateur, Ils ont toutes les qualités, Pourtant ils nous ont tout cassé, C'est à leur tour de travailler. La retraite tu l'as bien méritée, Et c'est en toute amitié,une chose que nous avons su conserver, Que nous te la souhaitons dorée, Dans quelques mois,quelques années, A mon tour de me reposer, Dans ton jardin ensoleillé,tu m'y verras,le coeur léger, A discuter de ces folles années qui nous ont si souvent charmées. Pour tout ce temps à tes cotés,baisers.......
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Plume de platine Inscrit le: 5/7/2005 De: Hauts de France |
Re: 1964_2004 Il faut vraiment être dans cet endroit pour comprendre que chaque mot que tu écris cache une réalité complexe... oui, le monde de la recherche a bien changé et pas toujours dans le bon sens. oui, ce sentiment de ne plus servir à rien quand on a consacré les plus belles années de sa vie à une cause noble, mais qu'on se voit considéré comme trop vieux, donc incapable, a quelque chose d'extrêmement cruel, surtout quand on sait qu'on eut encore apporter beaucoup en fait, et éviter à des plus jeunes de faire des erreurs. oui, je sais qu'on peut sembler démotivé dans ces mots, mais en fait, c'est parce que notre motivation est restée très forte, et que nous n'acceptons pas la mercantilisation forcenée de la recherche, qui ne correspond plus aux valeurs qui nous ont fait choisir cette carrière, que nous parlons de retraite. Nous préférons sauver notre âme que nous vendre et devenir des coquilles de noix vides. Bravo et merci pour ce texte très courageux. ---------------- Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)
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