Si les humains connurent l’Âge de Fer,
Le jour où ils tombèrent amoureux de Pandore,
Et s’ils subirent alors d’elle toutes les misères,
Est-on sûr qu’avec elle s’acheva l’Âge d’Or ?
Des dieux elle reçut vraiment tous les talents,
La Beauté absolue, le secret du Désir,
Et elle fut insatiable auprès de ses amants,
Elle prit tout leur temps et sut les faire souffrir.
Le jour oĂą elle brandit cette funeste jarre,
Qui n’était qu’une amphore, qu’on appela la Boîte,
Où Zeus avait placé les malheurs et les maux,
Elle vint renverser tout, Ă part le frĂŞle Espoir.
Elle, que les Olympien parèrent de tous les dons,
Nous apporta la mort, nous fit vieillir trop tĂ´t,
Les hommes travaillèrent à la sueur de leur front,
Et jamais, ici-bas, ne connurent le repos.
Puis elle donna naissance Ă myriades de femmes,
Les hommes, auparavant, surgissaient de la terre,
Et n’avaient nul besoin d’aller séduire les dames,
Le monde n’était peuplé que de célibataires.
Du temps de l’Âge d’Or ils ne mouraient vraiment,
Quand Pandore arriva, elle fit d’eux des mortels,
Avant, ils s’éteignaient peu à peu, doucement,
Mais ils n’avaient connu aucun transport sexuel.*
Merci à toi, Pandore, pour ce vase brisé,
Moi, sans vouloir jamais recoller les morceaux,
J’espère monter un jour jusqu’aux Champs Élysées,
Et j’ai le grand bonheur de faire chanter les mots.
Tout comme toi, qui sais tisser mieux que personne,
Me laisseras-tu Ă©crire quelques mots pour ma Belle ?
Ou me souffleras-tu des idées polissonnes
Lorsque j’ose des vers que je crois immortels ?
*D’après Luc Ferry La sagesse des mythes
Dumnac