C’est vrai, je suis un Celte du pays d’Armorique,
Je ne puis m’empêcher d’entrevoir l’au-delà,
Certains n’approuvent pas tous ces élans mystiques
Et jamais ils n’abordent toutes ces choses-là.

Que peuvent-ils bien comprendre à ces messes druidiques,
Pourquoi cueillir le gui à la branche d'un chêne,
Et aller concocter des breuvages magiques,
En mélangeant le miel à l’eau de leurs fontaines ?

Dans l’invisible ils voient des forces bénéfiques,
Et de gais feux follets s’embraser sur la lande,
Les forêts, les rivières sont pour eux féériques,
Elles prennent, au clair de lune, des allures de légende.

Lorsque tombe la nuit ils ont peur de Lancou,
Mais en plein jour s’abreuvent à la source d’eau vive,
Ont-ils un Dieu unique ou en ont-ils beaucoup ?
Les arbres gorgés de sève, chaque printemps revivent.

Ils se sont prosternés sous les croix de granite,
Mais n’ont jamais renié le genêt, la bruyère,
Et ils ont su rester les enfants d’Aphrodite,
En préférant l’ivresse à toutes les prières.

Ils confondent le ciel et le vert de la mer,
Et guettent, après l’averse, le retour du soleil ;
Ils savent plus longtemps rêver les yeux ouverts,
Et de tout l’univers admirent les merveilles

Dumnac