C’est aux heures sans éclat que le cerveau s’inonde,
Un peu comme un navire qui prend l’eau à marée,
Cherchant s’il peut du sens à chacune des ondes
Autant que dans la foule scrute le condamné.
Lui qui le dernier jour ressasse tout son mal
Et jette ses démons dans un sel asséché,
Lui qui parmi le nombre aperçoit l’être aimé
Maintenant pense à l’autre avant de mettre voile.
Dans ses derniers instants il se demande encore
Si lors de ces trois mots sa bouche a bien fauté,
S’il aurait mieux valu dans le sable enterrer
Ce qu’il reste d’amour dans l’enclume de ce corps.
Dans ses mains de papier il contemple l’histoire
S’écrire et se défaire au fil de son fusain,
Comme au milieu des flammes brûle le parchemin
Qu’ornèrent les amants de leur rêve illusoire.
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L'art est une porte ouverte sur le divin car il nous permet de devenir créateur à notre tour.