Au plus profond des galaxies
Au plus lointain de la lumière
Après les grands cols des ...trous noirs
Je chausse hublot et galoches
Pour chercher cet autre horizon
Où le terrestre n'est qu'un point
L'infiniment petit d'espace
L'atome nain de l'univers.
Je découvre en géant du vide
En colosse venu d'ailleurs
En macroscope du néant
Un fragment d'existence ...vaine.
Je mesure... étendues stériles
Les champs de la mort programmée
Les terrains vagues des idées
Les cours de récré des soldats.
J'écoute au long cornet d'Ulysse
La complainte des colorés
Pour la chanter en noir et blanc
A l'opéra des dirigeants.
Enfin je laisse à leur rivière
Les niaiseries des ultras
Et je reviens planter ma tente
En quiétude...... au désert
J'aime les cailloux du désert
Aussi les cailloux des rivières
Les cailloux en rose des sables
Et les cailloux des ronds dans l'eau
Les cailloux nus... les cailloux... nus
Aussi doux que les galets des plages
Cailloux en robes de couleur
Roses jaunes ou gris
Blancs ou bleus mouchetés
Robe couleur café... mais... nus.
J'ai très souvent plongé... mais vu mes ronds... jamais
Et je reste sécher dans mon désert... caché
En prenant la couleur d'un caillou moucheté
Robe, ou jupe plissée, et la couleur... café
Et nu
Tel Sphinx abandonné comme rose des sables
Je durcirai,... sculpté par le vent du désert
Moucheté et grisé d'éternelle impatience
Et nu
Le café est bu froid, et le fil est rompu
Fil du fixe sans fil, téléphone d'hiver
Quand les soirs tuent les jours et, quelquefois, l'amour
Quand il n'est pas brûlé du soleil de l'été
Avant l'équinoxe équivoque... l'éternité d'hiver
Aussi froid qu'un café froid... d'un repas qui n'en finit pas
Aussi long qu'un coup de téléphone
Quand le fil du fixe sans fil est coupé
Et laisse seulement l'image de la femme
La torture du charme pour l'homme … qui n'est connu
…que cruel et nu
Un fou quoi
Mais un fou qui s'en fout au matin du sommeil
Le réveil d'un printemps et l'oubli de l'hiver
Qu'il dit...
Coupant le fil du téléphone sans fil
Et le soir même la nuit viendra
Et l'homme, seul, lui écrira
« Ce sera moi… je serai... nu »
Mais ces mots là sont vains, ne lui disent plus rien
Ils sont tombés du mur... tombés sur le tapis
Sur le tapis... les mots fondent
Comme des paillettes de neige
Comme les sentiments d'amour
Comme parfois l'amour... la musique d'un western... un air de Tennessee
Je marche sur le tapis mouillé
Et ramasse les mots tombés
Comme des fruits trop mûrs
Comme parfois l'amour… trop mûr
Pourtant les tapis sèchent... souvent aussi l'amour
Mais pas les musiques aux écrans des western
Ni les airs de Tennessee
Eux fondent au fond du cœur... et jamais ne désèchent
Alors...
Continuer d'écrire... continuer de vivre
Quand tout n'est que faux pas... et le futur... un songe
Quand le désir d'aimer se meurt... mais pourtant... ronge
C'est comme naviguer... tout seul... en bateau ivre.
On n'espère personne... sauf un ciel qui délivre
Un ciel dont le message soit « aimer »... mais on plonge
Solitaire, blessé, noyé, tel une éponge
Les larmes s'écoulant sur les pages du livre.
Ne serais-je plus rien, Mon Dieu, sur cette terre
Qu'un poète muet... interdit... sursitaire
Semant les mots au vent, ces mots vides de sens ?
Non... insister encore, être velléitaire
Écouter l'autre aimer, tenter la renaissance
Vivre encore... même nu... et l'écrire... et me taire
Vivre encore, même nu, et l'écrire, et me taire.
Vivre encore, même nu, et l'écrire, et.... me taire.
Keraban
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J'aime la poésie qui me parle et qui chante
Lire plusieurs de mes livres : récits, roman, polar, essai, poèmes :
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