Il était venu le voir pleins d’espoirs!
Afin que sa jeune fille rencontre la sienne
Murée dans un silence, une âme en peine
Voir l’homme au portail ouvert sur cette Seine.

Il était venu parler de propriété
Au bord de l’eau et des vilains petits canards
Des enfants qui s’y baignaient jusqu’à tard le soir
Faisant de l’ombre à sa belle tranquillité!?

Ils sautaient depuis toujours de la corde du saule
Nageant, par temps estival dans le pur bonheur
« Oui je connais cet endroit magnifique par cœur ! »
Des rires!, des ploufs en cascades d’auréoles!

Alors il a acheté le terrain d’été
Clôturé pour que seuls les vieux souvenirs
Puissent plonger dans la ridule des sourires
Puis l’hiver, il a coupé la corde cernée...

Depuis le saule pleure, silence s’enracine
Le barbecue rouille au cœur des ronces
Au fil de l’eau et des jours c’est la vie qui pionce
L’insouciance s’endort, une belette est chagrine...

Il était venu un matin avec sa fille
Croyant au doux mirage d’un changement
Par enchantement, terrain devient glissant ?
L’héritage se transmet de famille en famille...

Il est venu la chercher le lendemain soir
Croyant leur mal-être parti en vrille
Mais une fille à cet âge-là ne se maquille
Quel sera l’avenir de cette triste histoire ?

Ils sont partis, le portail lui reste ouvert
Depuis longtemps, aucune prise au mauvais vent
Une philosophie qu’il transmet à ses enfants
L’ouverture ne connait pas de sombres barrières...

Il l’a vu partir au bras de son roi, sans voix
Un pincement au cœur, un air de déjà vu
Avec un air de chien battu, le silence comme vertu
A l’étage une fille continue ses entrechats…

Face
À sa glace,
Elle sourit
À sa vie
Une belle scène oh oui !
Liberté ma chérie...


Ogr3 le 26/11/2016