Il y avait dans ma vie
Un cri que je ne peux oublier
Le cri strident de ma naissance
Cri de délivrance?
Cri de souffrance?
Cri devenu étouffé puis muet
Avec les années
Avec tout ce que j'avais enduré
Cri que je ne ferai que perpétuer
Aussi longtemps que je vivrai!

Il y avait dans ma vie
Un rire que je ne peux oublier
Le rire qui ressuscite mes réminiscences
Et les magnificences de mon enfance
Rire d'allégresse
Rire d'innocence
De ma sœur jouant à la marelle
Dans notre petite venelle
Souveraine, libre et belle
Ce rire résonnera dans mes oreilles
Aussi longtemps que je vivrai!

Il y avait dans ma vie
Une odeur que je ne peux oublier
Odeur du pain cuit
Par des mains sacrées
Celles de la femme qui m'a conçu
Odeur enivrante
Odeur appétissante
Odeur que je ne cesserai de flairer
Dans ses mains que j'embrasserai
Aussi longtemps que je vivrai!

Il y avait dans ma vie
Un ordre que je ne peux oublier
Un ordre qui me faisait trembler
Celui du fqih patibulaire
Tyrannique et tortionnaire
Brandissant le bâton de la torture
Il m'ordonnait de lire
Moi qui ne savais encore ni lire ni écrire
Je n'oublierai jamais ce calvaire
Aussi longtemps que je vivrai!

Il y avait dans ma vie
Un regard que je ne peux oublier
Un regard qui m'a foudroyé
Médusé, hypnotisé
Nos regards se sont croisés
Et je me suis métamorphosé
Je savais que désormais
Je serais condamné
A errer, à être égaré
Tant que je vivrai
Ce regard, jamais je ne l'oublierai
Aussi longtemps que je vivrai!
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Agadir, le 5 / 10 / 2016

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!