Comme elles sont belles ces Demoiselles
Pour leurs premières sorties dans le Monde ,
Leurs jolies robes de bals toutes en dentelles
Protégées par une capeline d'un noir profond.

Des fiacres sombres aux cochers silencieux
Portant hauts de formes et livrées gris souris
les attendent à la queue leu leu ,
Tirés chacun par deux chevaux assagis.

Elles sont bien silencieuses ces jeunes filles
Qui grimpent dans le fiacre qui résigné
Stationne , levant leurs ourlets dociles
Pour s'aider à grimper sur le marche pied.

Puis commence la grande cavalcade ,
Les fiacres s'éparpillent dans les rues de Paris
Comme une nuée d'oiseaux sauvages ,
Filant vers leurs destinations de la nuit.

Arrivées on les annonce comme des Dames du Monde ,
Filles de marquises, de baronnes ,de comtesses ,
La restauration redonne à Paris sa belle faconde
Revenue d'Angleterre , sa noble jeunesse.

Les beaux soupirants leurs font les yeux doux ,
A qui les invitent pour la première danse ,
Que leurs mains à tenir sont si douces ,
Des doigts fins portants bagues en abondance.

La scène se répète dans des dizaines de bals ,
Que leur épaules nues sont si pâles
Comme si elles n'avaient jamais vu le soleil
Pourtant leurs yeux vous ensorcellent.

On les accompagne au jardin ,
Un soupirant tient leurs mains
Effleure d'un baiser leurs seins
Amantes elles posent un baiser coquin.

Un domestique leur apporte deux coupes de vins ,
D'un bague s'ouvre un compartiment à poison
Au détour d'un baiser glissé dans la boisson
Que l'étourdi par la passion ne s'étonne de rien.

Elles repartent dans la nuit ,
laissant les corps gisants
De leurs jeunes galants ,
Quand les souris dansent
Les chats trépassent...

à suivre...