ACROBATE...
"Molieresque" divertissement
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C'est dans un coin, ici, non pas là , mais ici,
Dans un endroit désert aussi plat qu'une dune,
Où je tiens mes trésors car je n'ai d'autre envie,
Que mettre de l'esprit dans mes vers de fortune.
Ah! Si j'étais Molière ! Que la rime m'étouffe...
Puisque point de génie dans mon cerveau qui n'ose!
Diantre ! J'entends là -haut; serait-ce de l'esbrouffe
Il me dit qu'il le peut... laissons faire la chose...
Crache donc le morceau, le lecteur s'impatiente,
De tes alexandrins, il pourrait se méfier,
Car douze pieds il veut, en es-tu bien consciente
Ecrire n'est pas tout encor' faut-il compter.
Est-ce donc la "Raison" qui te fait hésiter ?
Cette vieille empêcheuse de tourner en ronds
Qui vit on ne sait où dans un endroit huppé,
Qui joue les trouble-fête et les vieux Parangon
J'ai là tout un début d'une histoire banale...
Je la jette en pâture, amis de longue date,
Soyez donc indulgents, l'instant est augural,
Molière est un génie, je ne suis qu'acrobate...
I
Fanette, je l'ai vu, j'ai croisé son regard.
Crois-tu qu'il passait là seulement par hasard...
Oserait-il braver l'interdit de mon père !
Ô ciel ! mais qu'ai-je fait pour gagner sa colère.
Il me garde enfermée, prisonnière, à quoi bon,
Car il ne connaît pas la rebelle Ninon.
Il pourrait me cloîtrer tout en haut d'une tour
Rien ne m’empêcherait de vivre mon amour...
Pourquoi tant de malheur, j'aime mes chers parents
Ils veulent le meilleur pour leur unique enfant.
Il est jeune, il est vrai, ignorant tout de lui,
Mais il est élégant jusque dans son esprit.
-A lui vouloir du mal, comment le pourraient-ils.
Son regard ne ment pas, il n'a rien de futile.
Pour lui mon cœur s'emplit d'une immense tendresse
Au point de n'être plus que mon propre tourment
Si c'est cela aimer, j'aime jusqu'Ã l'ivresse,
Je ne voudrais jamais quitter ce sentiment.
Pardon cher Maître Poquelin,
Je vais encore vous déplaire,
C'est le début et non la fin.
Le reste ne va pas vous plaire,
Au bout de ma plume se terre,
Une suite en alexandrins