Voilà , je viens d’avoir des idées
Elles viennent de me dépasser
Ă€ une vitesse fulgurante
Moi qui roule déjà à cent à l’heure
Ce sont sûrement des chauffardes.
Elles ont traversé l’autoroute
Bousculées toutes les artères
Sillonnant les circonvolutions
De mes ronds- points du midi.
C’est l’heure des bouchons de circulation
Je n’ai rien à faire, que les regarder.
Elles sont là , qui me font de l’œil
Insistantes, obstinées, acharnées.
Tant qu’à m’ennuyer
J’ouvre ma portière
Ă€ ces auto- stoppeuses
Sans méfiance, aucune
À la va-vite, elles s’installent
Ou plutôt se mettent à l’aise
Entre mon papier et mon crayon.
Sans avertir, elles se collent Ă moi
Ignorant les bases de la politesse
D’un geste inattendu
Sortent un pistolet,
J’en suis blanc de terreur.
Les coups sont partis
Je n’ai pas eu mal
Je crois qu’elles ont filé
Au creux de mes pensées.
J’ai fait le portrait- robot
De ces idées hors- la -loi
Méfiez-vous d’elles
Elles sont en fuite.
J’ai des séquelles
Post-traumatiques
Je rime avec excès
Tous les vendredis soir
Faut que je guette ma vitesse
Pour ne pas encore Ă©coper.
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sylvianni