TIMIDES
Pourquoi ces seins dressés en sa mâle présence
Ce ventre enfiévré, cette impression de manque
Pourquoi ces yeux baissés faute d’oser oser
Lui dire un je t’aime. Elle a bien de la peine
La fille amoureuse. Ne sait-t-il donc pas lire
Au-delà de ses lèvres
N’a-t-il rien deviné de son tourment secret
Sillon menu chagrin sur sa peau douce pêche
Trace en long chemin le ruisseau de ses larmes
Il mouille l’oreiller confident très discret
De ses envies celées, et sa main égarée
Lui fait la nuit sereine
Il l’a souvent croisée, charmante jouvencelle
Fades banalités, c’est là tout le problème
Comment se déclarer ? Il planche sur le thème
Un jour, demain peut-être, lira-t-il des poèmes
Ira l’accompagner sur des rives incertaines
Allons, sèche tes pleurs, arrivera ce jour
Où il rendra les armes, vaincra timidité
Et te prendra la main pour traverser la cour
Il saura bien trouver des mots pour te le dire
Combien tu lui plaisais, comme il te trouve belle
Pourquoi la nuit le jour il te rêve et délire
Lui qui n’a jamais su, il saura te trouver
En ton âme éperdue. Il te dira je t’aime
Des enfers jusqu’au nirvana,
Sa vie sera remplie de toi
Parceval