La cigale ayant chanté tout l'été
Quand rappliqua la bise chère s'amenuise.

Le grand froid étendit son manteau.
Mouches et vermisseau se raréfient aussitôt.
La cigale gelé, affamée tapa la porte de la fourmi.

Toc, toc ! Toc, toc ! La porte n'est pas fermée à bloc.
Elle est chez soi donc.
Dans un moment la fourmi apparaît
se traînant bon gré mal gré.

Nul part le soir d'habitude elle ne s'en allait.
Après avoir mangé, elle regardait la télé.

Trouverais-je lui dit la cigale,
Une bonté dans le cœur de ma plus familière voisine.
Ne me faites pas grise mine.
Que Dieu vous prête encore et encore.
Ton dehors aimable qui se présente à ma vue
Et pour moi un médicament de confort.
La rigueur de l'hiver m'a prise de court.
Veux-tu me prêter, mon ami, quelques mouchettes
Ou seulement deux tranches d'asticot coupées en longueur.
Je vous payerais le prix avant l'assomption, foi de cigale.
Me prêter et te rembourser à temps est le principal.

Elle poussa quelques soupirs d'une certaine profondeur
Et ajoute qu'il avait faim
Et la fringale lui dévore le ventre depuis deux jours.
Il se trouve que la fourmi n'est pas prêteuse
Et ne sait pas faire la généreuse.
D'une grosse voix lui demande
Mais que faisiez vous pendant qu'il faisait soleil.
Je chantais, dit elle. Involontairement, je n'ai jeté autour de moi qu'un seul coup d'oeil.
Eh bien ! N'arrêtez vous pas de chanter
Et passez vous de manger jusqu'au prochain été.