J’ai parcouru des milliers de kilomètres
Sur les interstates bleues ou jaunes,
À l’Est, à l’Ouest,
J’ai mordu la poussière,
Dans des bus affamés de sucreries,
J’ai tant loué de voitures, Avis, Budget,
Pour vivre en amoureux de New York, de Boston,
Partout, Jusqu’à Los Angeles,
J’ai traversé des ponts,
Le pont de Brooklyn fut mon amphétamine,
Je le revois partout sous mes pneus de caoutchouc,
Je le revois en vert, en rouge,
Et tous les fleuves nous regardaient, nous transformaient,
Je revois les ponts de la Nouvelle Orléans
Toisant le Mississipi aux verts liquides,
ET le grand fleuve des esprits dominant l’Amérique,
Je revois les flux de voitures sous le soleil,
Je revois les ponts de Pittsburgh,
Chassant les esprits forts, le verre était brillant sur les cathédrales,
Il fallait dominer le monde d’une pensée,
J’ai traversé Cincinnati et ses ponts de cristal,
Et tant de ponts d’Amérique,
Les ponts de Jacksonville tapant du pied,
Les ponts de Géorgie, entourés de forêts,
Je revois les fleuves profonds souriant à l’avenir,
Loués soient ces ponts magnifiques au-dessus d’eux,
Loués soient ces fleuves immenses,
Louée soit l’incertitude,
Partout j’ai traversé des ponts, des épigones d’acier et de soleil,
Il faut savoir ce que l’on veut, disent les ponts d’Amérique
IL faut les traverser pour comprendre cela.
Pour oublier les histoires d’amour malheureuses,
Il faut les traverser pour devenir un homme,
Parfois un poète, bon ou mauvais,
Pour gagner l’amitié des mots, pour construire d’autres ponts,
Pour se rapprocher des hommes,
O ponts d’Amérique, vos silhouettes sont celles
DE Demain.