La Poésie est morte

Sur son lit d'agonie, la Poésie sent sa fin proche
Elle veut montrer sa foi à Monsieur le curé
Qui l'absout de ses pêchés et reçoit la bénédiction
L'homme d'église lui administre l'extrême onction

La Poésie rend l'âme, le curé fait sonner les cloches
Le glas retentit annonçant sa mort dans le village
Le silence se fait dans la maison de la défunte
On parle à voix basse et l'horloge est arrêtée

Parents et voisins procèdent à sa toilette
Son habillement, elle porte ses plus beaux habits
On la repose sur son lit, dans ses mains jointes
La famille a glissé délicatement un vieux chapelet

A l'entrée du logis est fixé sur le mur, un crucifix
Des tentures noires habillent la chambre mortuaire
Les glaces et miroirs sont retournés, les intimes
Se recueillent et s'inclinent devant la dépouille

Le corps est placé dans un cercueil, couvercle vissé
Transporté vers l'église, ensuite au cimetière
Par un corbillard hippomobile, le cortège funéraire
Lui fait ses adieux autour de sa dernière demeure !

La Poésie est morte mais faites en sorte
Que son nom reste dans les mémoires !