Celui que tous appréciaient tant...
Celui que tous appréciaient tant...
Rappelle-toi mon frère
Tu as voulu me laisser seul à l'affronter...
J'aurais lavé l'affront... et je l'aurais tué!
C'était un peu "les Misérables"
Et pourtant "le vieux" Ã la table
Ordonnait que coule le vin
Autant que de vouloir le pain.
Maman tentait tant bien que mal
D'emplir tout autant nos timbales
De cette soupe à la carence
Qui aura nourri notre enfance.
Rappelle-toi ces soirs!
Où l'on ne voulait pas dormir
Quand on savait qu'il rentrait ivre
Et que l'on attendait les cris
Qui nous dresseraient devant lui.
Il savait peindre de ses mains
Ce visage qui nous était câlin
Et faire couler le sang des larmes.
Mais nous, nous affûtions nos armes...
On n'avait pas dix ans, rappelle-toi!
Ces coups qu'on ne voulait plus voir,
Nos corps qu'on voulait défouloirs
Pour épargner Maman une heure,
Lui redonner du baume au coeur.
Et devenus des boucliers
Les coups encore étaient tombés
Quand ce jour enfin arrivé
En chevalier m'étais armé...
Rappelle-toi!
Il n'a pas vu qu'on grandissait
Alors seul j'ai pris le relais
Pour toi aussi te protéger
Permettre à tes plumes de voler.
Vous avez rejoint d'eaux plus calmes
Quand je continuais à la rame
Toujours m'éloignant du rivage
Pour l'entraîner dans mon sillage.
Rappelle-toi!
J'avais ensuite quitté le nid
Pour étudier plus loin d'ici;
Tu as dû reprendre le flambeau
Mais c'était un trop lourd fardeau.
Tu ne l'avais pas supporté
Et j'ai failli cash le payer!
J'ai dû reprendre le combat
Revenir plus fort cette fois.
Je vous avais abandonnés
Quand je croyais m'être sauvé...
Mais j'ai failli te perdre
Et j'ai failli me perdre.
Un jour on a quitté ce nid
Définitivement on est partis
Alors Maman nous a suivis
Par peur mais aussi par envie...
Ne plus accepter son bourreau
Ne pas être seule à nouveau.
Celui que tous appréciaient tant...
Sauf son épouse et ses enfants!
Alain
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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là !