Plume de soie Inscrit le: 26/10/2010 De: Envois: 63 |
Quatre saisons Quatre saisons
Comme ayant parcouru mille fois ce sentier Je n'en saurai jamais que le plat réconfort. Comme ayant dévoré de mon propre passé Les festins généreux j'en vidai les amphores, Il faudrait un hiver ! Qui repeindrait le ciel d'une teinte nouvelle, Soufflerait sur ma terre une plainte glaciale, Saisissant au matin, d'une étreinte de gel, L'immuable décor et les songes étales. Comme ayant recouvert mille fois ma terreur De ces longs écheveaux que tisse le sommeil, Je n'en pourrais goûter que les mets sans saveur Et la lente agonie d'un esprit sans soleil, Il faudrait un printemps ! Qui passerait le mur et viendrait jusqu'au lit Comme un être oublié surgissant du lointain, Déposant quelques germes d'un autre pays Où ne poussaient que mousses et frileux matins. Comme ayant caressé la beauté du regard, Renaissant aux ballets des étoffes légères, J'aimerais déguster, de son essence rare, Les fruits lourds et gorgés de savoureuses chairs, Il faudrait un été ! Un été de cigales, de chemins blanchis, Craquelés de la chape et portant nos suées Vers une ombre géante posée sur l'ennui Telle un toit de fraîcheur sous le ciel enflammé. Comme ayant asséché mon âme dans le feu, Lassé de l'uniforme et longue plénitude, Je porte le regard vers un horizon bleu Renaissant de lui-même en autre platitude, Je voudrais un automne ! Un tourbillon de vent puis du ventre des flots Qui se gonflent soudain l'inquiétante vision Des abysses portant, comme monte un sanglot, Son terrible secret remontant du grand fond.
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