Te parler.
Te parler chaque jour, c'est mourir un peu moins,
Aborder le rivage à ton anse de sable,
Réinventer la nuit. La peur conte sa fable ;
Un clair ombré naissant, puis moi qui te rejoins.
Je vogue à ta caresse et, bercé par mes soins,
Ton chant, tel un faisceau, un grand phare immuable,
Eclaire sur l’hymen une vague ineffable,
Ecumante et léchant mes intimes recoins.
En canon, nos soupirs se brisent d’un écho
Sur le mur de corail et montent en halo
Vers la lune roulant au fond de sa cachette.
Patientant loin de toi, fidèle capitaine
Je scrute l’océan, traînant ma lourde chaîne,
Un cri de goéland perce l’aube muette.
Chrissette