L’Amour d’un Fils
Elle sortait, grandissime,
Par le couloir
Au carrelage blanc et noir,
Chignon « à l’Espagnole »
Et la taille bien prise,
Maquillage léger,
L’œil brun qui s’irise ;
Elle s’en venait au jardin,
Ombre fine, éthérée
Et dans les acacias
Toute une fine brise
Qui montait de la mer,
Ainsi, un jour s’avançait là ma mère…
Elle venait dessiner,
Silencieuse et altière,
Cernée d’ombres légères,
Une Déesse au fin pied…
Une toile accrochée
A jamais dans ma tĂŞte,
J’étais, petit gamin,
C’était comme une fête
Quand ma mère au jardin
S’en venait dessiner…
Ce film ne saurait s’arrêter,
Les roses se sont fermées,
Une rosée lumière
Doucement se projette
Sur les vieilles pierres
D’une demeure familiale,
LĂ -bas, en bord de mer ;
Par le mĂŞme couloir,
Ma mère s’est retirée,
Ombre vespérale,
La porte sur ses pas
En silence refermée
Et s’éloignait le soir
Dans une lumière pâle
Faite de Majesté…
Jacques Hiers
Texte déposé. Reproduction interdite.
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