C’est seule qu’il va te falloir accomplir ce terrible voyage
Coupures de courant intermittentes quand avançant dans l’âge
Tu vas doucement sous nos yeux malheureux, oublier notre nom
Coup de gomme cruel, inattendu mais qui porte un triste nom.

Milliers de gouttes d'acide sur un tissu de soie, tu vas même oublier
Que parfois de colère ou de chagrin, nous allons en pleurer.
Qu’importe qu’elles soient plaques amyloïdes ou plaques séniles
Doux flocons neigeux étouffant tes neurones, elles les rendent débile.

Incontrôlable ou dissipée le résultat est inéluctable
Tu vas tout oublier, t’enfuir aussi ou devenir exécrable,
La maladie d’alzheïmer frappe à ta porte , insidieuse et perfide
Chaque jour un peu plus, elle rampe en toi, la funeste maligne.

Laisse-nous t’aider, te guider et ensemble combattons
Accepte que soit inscrit sur chaque objet leur nom,
Que jour après jour, avec patience, sans jamais se lasser
On te dise ta vie, tes bonheurs, tes larmes ou tes regrets.

Comme cela, oui, te voir sourire à un moment heureux
Revenant à ta mémoire ; la rencontre d’un amoureux
Le doux baiser de l’homme qui fit chavirer ton cœur
La naissance de tes enfants, la promesse du bonheur.


Lutte encore, je t'en prie, n'abandonne jamais
A ces simples paquets de filaments infâmes et noués
Nœuds de serpents, sournois, maléfiques et pervers
Garde l'esprit en éveil, pour que brille encore ta lumière.

Agate 22 avril 2007