Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie |
Le violon (poème d'amour) Le violon
Le soleil s’est éteint comme une pâle bougie Et la nuit, Vestale au cœur chaste et ténébreux A chassé le jour, de ses charmes amoureux, Qui chantait sous son noir balcon mille élégies.
La lune, pareille à ces reines langoureuses Dont les fers subjuguaient les antiques sultans, S’est allongée, lascive, sur son nuage envoûtant Répandant le parfum de ses fleurs dangereuses.
Le ciel, le vaste ciel, bénit nos amours ! Viens, viens avec moi au pays que je rêve ! À l’éden enchanté, lumineux comme un glaive Où seul le cœur soupire, et où l’esprit est sourd !
Entends-tu le violon pleurer dans les collines, Et de son chant sacré parfumer l’air du soir ? Vois-tu les nymphes, dans les lacs profonds et noirs, Reposer doucement leurs nudités cristallines ?
Écoute cette musique qui enivre le cœur ! Son philtre nous guérit et nous empoisonne, C’est un phare qui guide les voiles qui s’abandonnent Aux caresses farouches de la mer en fureur ;
C’est un havre bénit par l’océan des cieux Que les anges bercent comme des hirondelles, Dont les lumières blanchissent la voûte éternelle De l’azur immense et toujours silencieux.
Viens, ma chère déesse ! Ce monde est un gouffre, Où tout n’est que douleur, où tout n’est que tourment Suivons ensemble ce son plein d’enchantement Qui mène au Royaume de Dieu, où nul ne souffre.
Partons ! Mon cœur languit de ce pays natal ! Ce monde est trop grand pour notre solitude, Ne songeons qu’à l’amour et à la quiétude Et à la terre rose au doux front matinal !
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