Bashung est mort, rien ne va plus,
Tels des rats les jeux sont faits,
Mes doutes, est-ce que vous en avez?
Fade qualité du discours,
Langoureux plaisir de l’amour,
Sybaritisme apprécié,
Sophisme que ce laisser-aller!

Les meilleurs partent avant le reste
Avec panache, sans prendre de veste
Comme un lego avec du sang
Cherchant sa place au firmament,
Voûte céleste effarante,
Voleuse d’essentielle brillance
Pour se payer ma délivrance

Car ce génie, mon seul ami,
M’aide à tenir bon le cap,
Malaisée traversée de vie
Dès que mon moral je sape
A me balancer dans cette cage
Laissant ma santé sur la page,
Rôle de celui qui écrit,

La vie d’artiste n’est pas rose, n’est pas sans tache,
Buvard, plume méfiante, je morfle, la vache!
Lorsque ces anciens-là finissent de faire,
Mes mains blanches et froides cachent mes paupières
Pour isoler sans bruit, l’esprit noble qui se perd,
Géniteur par envie, par partage sincère
Enfantant vocation réincarnée en vers

Dans les étoiles ou sous la douche,
Tous nos échanges coulaient de source,
Relation saine, appel à la fourche
Du sérieux travailleur précipitant ma course
Contre le temps de dire, la saison de semer
Mes effets de questions pour se la raconter,
Cette riche mission qu’incarne ma durée.



«Quand on perd un ami,
son âme se décolle
Comme un papier jauni,
papyrus d’école»
Gérard MANSET

----------------
Yvan Racine Courtois
http://www.mespoemes.net/recou/