Les Mots Assassins ; Théâtre de nos angoisses intérieures.
Une fois encore, je m'empale sur les lances de ces mots futiles,
Ceux que tout haut l'on digresse, infortunés et malhabiles.
Je m'y jette d'une falaise, transpercée par ces flèches aiguisées,
Et sans y prendre garde, tu poursuis ton chemin sans te retourner.
Je me débats au milieu de cet inconscient théâtre que zèbre l'orage,
J'ai été projetée telle une proie qui n'a pas flairé le danger,
A bout de forces, je me débats tournant en rond dans cette cage,
Je supplie et larmoie, n'osant te crier de venir me délivrer.
Le piège se referme et m'ensercle dans ce gouffre du vide,
Où la vie me quitte, repentante et saccagée... Nul ne décide.
Je m'engloutis vivante, car je ne puis concevoir Demain,
Sans l'espérance de te sentir frémir dans ma main.
L'ombre opaque de la nuit s'est brusquement refermée,
Me plonge dans les ténèbres et l'obscurité effrayante.
Mes pleurs résonnent d'une vaine tentative desespérée
Alors que ligottée à mon sort, le silence seul me hante.
Enfermée avec mes démons, je m'anéantis si lasse,
L'envie de couler et taire mon esprit s'affichent, sans grâce,
Et je me laisse aller au désespoir dont seule la trace
Hagarde et immobile, scrute jalousement la place.
Que ne donnerais-je pour effacer ces mots maudits,
Emprisonnée dans les rêts d'un filet suspendu
Qui de son terrible maillage s'est si promptement abattu
Me coiffant d'un baudrier de douleurs, m'arrachant la vie...
Comprendre l'enjeu de ces mots assassins qui raillent,
Cruels guerriers s'acharnant sur un champ de bataille,
Tisons rougis et forcenés, brûlant sur un tapis rouge sang,
Qui n'épargnent ni remords et fustigent la détresse, les achevant ?
Iseult
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