Ô SHAM, TON ÉPÉE … ! (3)
Ô Sham, ton épée ne s’est jamais périmée,
Ô parole de gloire dans les bouquins exprimée,
Avant toi, l’Histoire était claustrée dans l’obscurité,
Après toi, elle s’est emparée du ciel dans son immensité.
Au fond de toi, j’ai un printemps que j’ai caché,
Il a l’étendue d’un monde qui égaie mon cœur écorché,
Un jour, tes yeux tapissaient joliment l’azur lointain,
Et tes lances noires Ă©taient khĂ´l Ă tes cils de poulain.
Quand, de plaisir, tu te tortillais, je faisais signe
A la flûte pour un air qui faisait danser le cygne,
Moi, quand je me réfugiais à tes ombres, ô cils,
Je prenais les belles étoiles pour des jouets puérils.
La mémoire me serre, qui pourrais m’y ramener,
Comme on ramène le luth à la joie de se pavaner ?
Ô Sham, si tes gens se trouvent peinés et chagrinés,
Mon cœur aussi ; il ne peut endurer la douleur d’être buriné.
Je dédie ma poésie à mes chers amis et mes compères,
Je fais de même pour ma propre épée et celle de mon père,
Ô Barada, ma voix est autant l’écho de ton flot grondant,
Qu’est ta source qui se ressource dans mon nuage abondant.
La neige de Harmoun* s’amoncelle, comme au pôle,
Et devient haute et fière tel le triomphe sur les coupoles,
Et demain, le monde s’unira au pied d’un imposant mont,
Qui triomphera du vent violent et des aléas du Temps... !!
*Harmoun : région en Syrie, couverte de neige, en hiver.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=LcLgBbz7pUI