Plume de satin Inscrit le: 27/11/2011 De: |
Le TABLEAU APRES REECRITURE J'ai envoyé le premier texte pour une critique poétique à plusieurs, puis j'ai corrigé les défauts que mon ego était incapable de juger. Voilà le nouveau "Tableau"
Le tableau,
On y entrait par une porte vitrée ; Le pas glissait sur le sol lustré. Dans la grande pièce nue et carrée, Seule, une longue table boisée Etalait des tubes de toutes les couleurs. Le blanc au centre, L'amande avec le bistre, L'azur non loin de l'ambre, Le vermeil à l'opposé du pourpre, Et toutes les nuances colorent la palette ébène. Un arc-en-ciel luminescent Pointait les pinceaux vers le haut. Dans la salle, pas de meuble, Un grand chevalet, tourné vers la lumière, Masquait la toile aux yeux du curieux. L’Artiste peint sous le soleil. Le Modèle prend la pose. Debout, drapée d'or fin, Dans une attitude d'une infinie douceur, Elle discipline sa chevelure sauvage En de longues boucles sages. Le peintre observe la déesse, immobile ; Il prend un fusain fin, et d’un trait indélébile Il dessine les contours célestes Que l'astre du jour sublime. Un bras albâtre retient le pan De la toge aux plis dentelés ; L'autre, indolent, pend ; La taille fine enserre la corolle ajourée Abritant deux seins légers Qui flottent sous le satin doré. Le pinceau s'enduit d'ocre ; La toile frémit et se colore. La jeune éphèbe secoue sa crinière, Puis d'un geste félin, elle délie ses doigts fins.
L’artiste est fasciné ! Il saisit le regard azur Pour y voler l’âme pure.
Mais c’est lui qui aliène la sienne à son insu, Révélant sa passion au fur à mesure Qu’il peint la splendide Vénus. Il la couche amoureusement sur le tableau, Il caresse la peau veloutée de son pinceau, Il cherche à travers la pulpeuse beauté Qui s'offre à la lumière, L’image évanescente de la vierge en prière.
L'art se nourrit de parfums Que sécrète la peinture. Mouvance passionnelle Qui fait danser l'Artiste et l'Œuvre Sous les yeux charmés Du modèle aérien. Soudain, griffant l’asphalte, Un doigt acéré s'échappe Entre les épines des roses fragiles Qu'il a déposé à ses pieds graciles. L'amant s'indigne de l'Achille fendu. Satanique tâche rougeâtre Avilissant l'étoffe virginale !
L'ultime Graal déchoit le Prince.
Fils de Médée, il immolera la toile, Le modèle et le Peintre aux yeux noirs. Un bûcher maléfique embrassant la tanière. Nul ne verra le tableau. L’Histoire oubliant le Maître ; L'homme pleurant la femme.
Seul, l'Art persiste à imiter La déesse qui, de ses amants, a dérobé Les cœurs, jalouse de l'Amour éternel Qu'ils vouent à leurs précieux modèles.
ATTAL JOYCE 05/12/2011
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