La nuit a étendu son manteau étoilé
Et les heures s’enfuient en secondes saccadées.
Je laisse couler le temps, un moment je l’oublie,
Mais je l’entends qui vient, mon amie… Insomnie !
À ma fenêtre, je regarde le ciel, les légères étoiles,
Les nuages qui s’effilochent comme de blanches voiles.
Je reste les yeux ouverts sur le monde endormi
Car la voilà qui vient danser, mon amie… Insomnie !
Mais quels sont donc ces bruits frappant mes oreilles
Transperçant mon esprit de pâles étincelles,
Faisant fuir sur l’instant la lueur du sommeil,
Me laissant seule dans l’ombre avec mes vastes prunelles ?
À nouveau sur ma couche froissée, je m’allonge et m’étale
Le corps tout engourdi, brûlant à m’en faire mal,
Les yeux voilés par les ombres du mystère,
La fatigue attirant les larmes aux bords de mes paupières.
Ballotant dans les draps en vagues agitées
Telle une coquille de noix sur une mer irritée,
J’appelle le Dieu des songes, fils du sommeil et de la nuit,
Mais c’est elle qui revient danser, mon amie… Insomnie !
Morphée vas-tu venir et de ton aile timide
Fermer enfin mes yeux aux paupières humides ?
Car l’astre du matin précipite son cours
Pour qu’arrive au plus vite l’aube d’un nouveau jour.
Pendant que dans mon crâne l’horloge du temps, impassible
Plante ses « tic, tac » comme dans une cible,
Je me retrouve telle une fleur penchée par la pluie
Alors que s’enfuit celle que je maudis.
Je reste ainsi, la tête toute embrumée
Écoutant tout le jour, la pendule, ses heures égrener,
Minute après minute s’avance une nouvelle nuit
Entraînant sur son char mon amie… Insomnie !
M. P. 05/11/06
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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.