Je longe en ce matin au plus frais
Le long ruban imperturbable
Couleur scintillante de l’acier désirable
Mes yeux curieux s’éveillent malicieux
Mon canal se va lĂ bas sans murmure
Il a perdu la joliesse ravissante d’antan
Quand mille péniches à son doux séant
Naviguaient engrossées dans leur parure
Déjà j’apercevais le pont de fines poutrelles
Et j’entendais le fracas des bombes d’hier
Elles venaient rêches le froisser dans l’amère
Et ma pensée pleurait ce mal de guerre éternel
Là les hirondelles amoureuses m’apportaient
Sur ses courbes teintées de la pleine douceur
Le souvenir agréable du premier baiser accoucheur
Celui de l’amour nouveau né d’une beauté
Je me confinais léger dans la nuit étoilée
Les poutrelles cisaillaient la peau de mon dos
Mais mon flirt soyeux guérissait tous mes maux
Et la lune dans ses yeux m’offrait l’amour sublimé
Et le pont soudain venait me raconter innocent
Le sacrifice de ce gendarme qui offrit lĂ sa vie
Pour défendre avec passion le droit de sa patrie
Laisser vivre les siens épris d’une liberté de géant
Je l’ai traversé pour compter les pas de mon passé
Compter tous les galets qu’un galopin sans gêne
Avaient hier jeté par dessus son parapet de frêne
Quand les mariniers se découvraient d’une colère justifiée
En ce jour je le laisse là mais ma pensée l’emmène
Ce soir quand ma nuit se déclinera on se rejoindra
Nos rêves endiablés pour sur feront la grande fiesta
Et nous resterons côte à côte dans ce lit où l’on s’aime
☼ƑƇ
----------------
j'irai par vos hameaux cueillir vos mots pour vous les offrir bouquets versifiés toujours plus beaux