Plume d'argent Inscrit le: 5/12/2009 De: Près BERGERAC |
Le train Le train s'en va, le train s'étire Et on reste seul sur le quai, Comme marin sur un navire Qui se verrait prêt à couler.
On se dit que ce n'est pas grave, Qu'on prendra le prochain wagon, Que l'on est fort, que l'on est brave Et qu'il reste des solutions.
Qu'il faut toujours, toujours y croire, Que tout va vite repartir Elle ne peut finir l'histoire, Le héros ne peut pas mourir.
Mais voilà la gare est déserte, Les oiseaux courent sur les voies, Et l'on attend en pure perte Et l'on chavire et l'on se noie.
Les hauts parleurs ne chantent plus, Eux qui nous disaient le bonheur Tous les rires se sont perdus, Adieu les crayons de couleur.
On rêve de derniers trésors Pour emplir un peu son bagage, Passe le souffle de la mort Sur le reste de l'équipage.
Et le train roule, roule au loin Vers la terre où on n'ira pas, Le brouillard glace le matin La neige nous blanchit déjà .
Inéxorable et prévisible Avec son manteau d'inconnu, La farce en est presque risible, Le spectacle, lui, continue.
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