Plume de platine Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de CĂ© (Anjou) |
Le temps qui nous dépasse Dis, à quoi bon courir après le temps qui passe, Si l’on n’est pas fichu d’apprivoiser l’instant, Il est plus fort que nous, quoi que l’on fasse, Soyons de temps en temps, à fond lovés dedans.
Souvent il fond sur nous plus vite qu’un rapace, Qui flottait dans l’espace, là -haut au firmament. Inexorablement, il efface la trace Des pas des deux amants qui courent vers l’océan.
On passe des moments où la vie nous embrasse, Ils ont le goût suave et l’air de nos vingt ans, Ces jours et ces nuits furent bien trop courts, hélas ! De jouer les doux rêveurs nous n’avions pas le temps.
L’araignée dans sa toile, à mon plafond qui pend, Se cache dans des fils qui jamais ne se cassent, Et elle nous inocule des rêves obsédants, En attendant son heure pour nous prendre à la nasse.
Il y a le temps, pourtant, qu’à l’occasion je prends, Et les miettes de vie que je cueille et ramasse, Et tous ces matins clairs où je pars, conquérant, Oubliant jusqu’aux rides qui burinent ma face.
Ce serait, j’en suis sûr, un peu plus rassurant, Si le temps voulait bien un peu tenir en place, Et si nous pouvions vivre dans l’éternel présent, Sans avoir sur la peau cette sénile crasse.
Je suis depuis longtemps sur le second versant, Et je ne voudrais pas qu’un grand mal me terrasse, Tant de choses à te dire, mais aurai-je le temps De chanter les plus beaux de nos états de grâce?
Dumnac
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