Arabesques fauves. (Arabeschi fieri.)
Arabesques fauves.
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(Arabeschi fieri.)
Dans l'oubli, se fond le corps,
Laissant apparaître les veines du bois,
En raccord, dans cet éblouissant décor,
Le ciel tague des nuages aux abois.
Peindre sur ton corps nu, Ã la fin du jour,
L'arabesque voluptueuse, qui déroule sans bruit,
L'ocre d'une caresse qui griffe et enveloppe d'amour,
Calligraphie sublime qui troue l'épaisse nuit.
Ici, ma divine, les contours vagues des tatouages,
Allument au bord du vide, des cartes pleines de tendresse,
Le plan du trésor, qui évite récifs et échouages,
Vigie timide qui brise d'effroi l'apanage de la jeunesse.
Un sentier érotique qui fait pâlir d'envie la lune,
Roule sur tes membres des grands noeuds de serpent,
Mélopée des charmes, qui distille à la brune,
Les délices des sentiments qui fusent en rampant.
Tu déroules sur ton corps nu, aux portes de la nuit,
L'arabesque fine, chemin ou le coeur s'inonde de pluie.
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Illunstration : Découverte de René Magritte. 1937.
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