Et que rien n'efface leurs visages.
Et que rien n'efface leurs visages.
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"Je ne peins pas ce que je vois,
Je peins ce que je pense."
Les corps entassés sur le sol,
dans une grande pyramide,
Montre de la sorte,
un homme aux mains liées,
Une femme et un enfant
lâchement assassinés,
Qui gisent auprès d'une table servie
faite de traits arides.
Explosant l'atrocité, la douleur, la souffrance,
Les tons donnés sont bleu froid et blême,
Une couleur pour penser à la mort, à l'intolérance,
Dans cette maison où le charnier s'érige en emblème.
L'oeuvre est engagée, elle sonde une période sombre,
Où la peinture devient un instrument de guerre,
Qu'il faut brandir dans ce combat des ombres,
Contre la barbarie, l'ignorance qui arme les vulgaires.
La porte de la pièce
reste quelque peu entrouverte,
Marquant en empreinte
tout ce qu'il faut d'espoir,
Au milieu de tant de sauvagerie découverte,
Le temps s'installe, dans la nuit de l'oubli noir.
Le charnier est un camp, concentration d'atrocités,
La pyramide des corps empêtrés par cette férocité.
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illustration :Le charnier de Picasso. 1945.
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