Ce siècle a sept ans
Et déjà plein de rides.
Usé, ravagé de plaies putrides,
Celles qu'il inflige aux cinq continents.
Ce siècle a sept ans
L'Homme en fait un vieillard
Au sommeil empli de cauchemars,
Où la terre fiévreuse va implorant.
Que restera-t-il
De ces magnifiques paysages, de ces contrées
Que tant de siècles ont façonnés ?
Que restera-t-il
Des immenses déserts glacés
Lorsque l'ours blanc en aura été chassé ?
Que restera-t-il
Du fleuve et de son delta
A l'heure du changement de climat ?
Que restera-t-il
Des sommets, barrières enneigées
Lorsque l'hiver ressemblera à l'été ?
Que restera-t-il
Des plages au sable fin
Noyées par des flots assassins ?
Que restera-t-il
De la source au pied du rocher,
Plus loin rivière pour la truite et le brochet ?
Que restera-t-il
Du bois de bouleaux aux troncs brillants
Qui abritait nos jeux aux jours brûlants ?
Que restera-t-il
Ma belle de ton jardin aux mille couleurs
Sans les abeilles pour butiner tes fleurs ?
Il viendra le temps sans doute
Dans cette nuit que l'on redoute,
Il viendra l'enfant nyctalope percer ces ténèbres,
Faire reculer ces échéances funèbres.
Avec son regard partagé, cette lumière nouvelle,
Il rendra la terre à nouveau gaie et belle.
Elle redeviendra alors le jardin de Vénus
Où Éros sera maître, dieu d'amour et de vertu.
Ruben.
Écrit au cours de l'année 2007.
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Pendant que l'on attend de vivre, la vie passe.
SÉNÈQUE.Ruben