UNE NUIT SANS SOMMEIL...
Une nuit sans sommeil passée au bord du lit,
A retourner la vie un peu dans tous les sens.
Se surprendre à chercher, une faute, un oubli,
Vouloir de l' insomnie aller à contresens.
Et voilà que l'esprit, espion de nuits sereines,
Guette la moindre faille, l'imposteur va camper
Là ! Derrière le front, il dénouera sans peine
Tous les noeuds d'une vie que l'on aura tissée.
Et puis viendront les voix , la mienne, puis les leurs.
Et ce que l'on a dit et ce que l'on a tu.
Un dialogue de sourd d'une aveugle pâleur,
Un discours que l'on tient de mémoire, conçu.
Qu'il est long le chemin qui conduit au sommeil.
Les yeux à demi-clos, les heures se confondent
Quand l'acier de la nuit se pare de conseils,
Les paupières alourdies s'ouvrent à l'autre monde.
Alors sans préambule un rêve se faufile
Glisse entre chien et loup dans un souffle naissant.
Sous l'endormissement, les heures indociles
Sont prêtes à sonner; Oh non! pas maintenant!