Plume de platine Inscrit le: 13/5/2014 De: |
Des Fleurs du Mal Tout commence à l'école, les fables de La Fontaine Apprises par cœur sous la tutelle de nos maitres Puis arrivent les pièces de Racine, de Corneille, de Molière ; les grandes tirades jouées sur l'estrade de chêne.
Arrive le collège , le Lagarde et Michard étire son ennuie Quand au fil des pages sur l'épais manuel l'Albatros se pose. Pouvaient ils se douter ces patriarches que ce virtuose Des airs allaient aux cœurs purs bouleverser les nuits.
On le vole , on l'achète cet étrange bréviaire Les Fleurs du Mal de Baudelaire.
La Découverte
On le cache à ses parents, tout au fond de son lit Comme un pèlerin on se gave de ses poésies. On commence au hasard étourdi par le nombre, L'Albatros arrive vite dans la pénombre. Il ne faut pas avoir peur de prendre son élan, ne plus être le lecteur mais l'acteur de ce bouleversement.
Les sensations
Tout est sensation, parfums, muscs, corps enlacés, Chevelure qui se dénoue, femmes serpents dansantes, Baisers, peaux qui se frôlent, mains caressantes, Voluptés, ivresses sous les exhalations des opiacés, Arrivent la charogne, le vampire , les créatures de l'Enfer Eblouissant à jamais les jeunes âmes prisonnières.
Les Bijoux
Voilà que les clochettes liées aux chevilles de vos maitresses Tintent à vos oreilles comme les souvenirs de votre jeunesse, L'art d'écouter les grelots savants vient de votre lecture Tellement assidue de ce magnifique bréviaire de la Luxure. Ce poison qui coule dans votre corps est comme un sortilège Que Baudelaire a jeté sur vous , ne reniez pas ce privilège.
La Poésie
Vous voilà côtoyant Satan, les fantômes , les créatures de la Nuit, Prés d'un Dieu puissant où vous chantez ses litanies Loin des honnêtes gens vous criez " Je serai Poète" En vous moquant de vos parents et leurs mines inquiètes. Vous côtoyez la Mort des amants, la Mort des artistes, Toute cette vie cachée vous est offerte sans artifices, Vous savez désormais que vous êtes damnés Mais votre cœur est pur et vous vous en moqué.
L'Aube
Vous prenez un vieux cahier, à petits ou grands carreaux Puis vous larguez les amarres, à vous de prendre le relais, De raconter vos rêves, de vous approcher de ce Palais Pour à votre tour hisser votre sublime drapeau. laissez votre plume nourrie aux effluves des Fleurs du Mal S'épanouir aux doux et froids rayons du Soleil hivernal.
FIN
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