AVARE EST CET HIVER
La nuit y est plus sombre et glaciale,
Le jour rêche, sans nuages, refuse l’aval,
L’air rudoie tout le contour de sa lame létale,
Voilà donc trois symptômes de l’année fatale…
Les anciens ont leur expérience rude et séculaire,
Ils vont scruter la dorure du soleil, l’astre clair
Et essayer de comprendre cette effigie lunaire,
Jusqu'Ă aboutir, au sol, Ă un signe, soit-il lacunaire.
Alors ils se contentent de rêveries roses et mensongères,
En attendant le défilé des mois de la saison sèche et passagère,
Ne serait-ce que pour adoucir les sensations vives, sinon amères,
Et vivre, par défaut, l’illusion d’un printemps rougeoyant et éphémère.
Mais voilà , qu’à la fin, le ciel s’égaie d’un bel orage,
L’éclair éclaire monts et vallées le sacré lait des nuages,
A vos marques sirlis, mésanges, verdiers, colibris…, au ramage !
Ne dit-on pas qu’attendre un peu est mieux que regarder les mirages ?
11 février 2016