Il est tard et le monde est endormi
Sauf moi, munie de l'encre de mes nuits;
Presque emportée d'une douce musique,
Et bercée de notes mélancoliques...
C'est un instant semblant éternité
Où les Démons apposent leur baiser
Sur mes lèvres, m'arrachant un sourire,
Et ne me laissant rien pour me guérir.
Voyez-le... Je suis malade et je saigne;
Mes larmes sont les seules que je craigne
De laisser fuir, couler sur les fissures
Qu'arbore mon Âme, à présent brisure.
Les nuances du piano résonnent
Dans l'obscurité; je m'y emprisonne.
Même Asmodée m'offre la déraison
De me sacrifier, puis toucher le fond...
Et je me débats, je tremble, suffoque;
Face à moi, l'Ombre est comme ventriloque:
Figée mais murmurant d'apaisants mots
A l'être qui voudrait un dernier saut.
Écoutez... Je me meurs tout en silence;
Le regard est gris, j'aime la démence...
Étendue, je soufflerais cette plainte,
Rendant à la nuit une flamme éteinte.
15/17.02.17
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