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L'aube se sent perdue dans les frissons de l'air.
L'arbre dans sa vieillesse a peur de l'horizon.
L'obscurité s'en va emportant sa moisson
De ténébreux esprits, fantôme d'un hiver.
Une ombre s'est assise au milieu des grands bois,
Jouant de sa noirceur, s'enroule, volubile
Dans le petit matin, s'accroche, se faufile
Pourchassée par l'aurore arborant son pavois...
Dans les branches, on entend comme un bruissement d'ailes
Ou est-ce le murmure éternel des fôrets.
Lorsqu'un rayon naïf se fait prendre en ses rets,
Les oiseaux dans le nid s'agitent, se rebellent.
Le souffle d'un brouillard époussette les monts
Avant que disparaissent eparpillées d'ennuis,
Les fougères rouillées, empanachées de pluie.
Au silence lointain pleurent quelques moutons.
Se glissent entre les monts des nuages bleuâtres,
Derrière un anneau d'or, sous un ciel opalin,
Vient entre chien et loup le timide orphelin,
Celui qui de splendeur ouvrira son théâtre...
Il est là ! le grand jour étonnant de lumière,
Ouvrant chaque vallon comme un rideau d'espoir,
Au plus profond ravin dont il fait son miroir,
Se dressent, millénaires, des carcasses de pierres.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas