Si tu te sens tout seul, Ami ! Prends donc ta plume
Et puis rédige un mot comme il est de coutume !
J’attends auprès de l’âtre, avec appréhension,
Car je sens, depuis peu, s’étioler la tension
Qui faisait de nous deux des guignols en costume.
A force de réduire au plus bas le volume
Je n’entends presque rien, comme un très vieux légume.
Mets donc ton nez dehors et quitte ta pension,
Si tu te sens tout seul.
A la fin de l’an vieux, tu m’envoies, je présume,
Des vœux pleins de chaleur forgés sur ton enclume.
Alors de mon Quercy je te dis d’émotion
Ami ! Prend soin de toi, mais vois ma dévotion
Si tu te sens tout seul !