Au bord des mers
Au bord des mers couleurs des vents
Au long des plaines étirées
Tu ne dors plus depuis longtemps
Dans ta quête de liberté
De sillon en sillon le blé grandit toujours
Mais rarement tu le moissonnes
Orages et guerres tour à tour
Les détruisent avant l’automne
Sur tes longs rivages gris et venteux
Où la plaine et la mer ont leur frontière mouvante
Les tiens viennent bercer leurs cœurs douloureux
Le soir lorsque les vagues vertes chantent
Ta douceur n’a jamais pu dompter l’agression
Ta lutte fut souvent à l’ennemi dérisoire
Ta fierté n’a jamais connu qu’humiliation
Mais toi tu conservais tes rêves illusoires
Tu n’as jamais aimé la hargne des canons
C’est en rêvant que tu prépares tes révoltes
Tu préfères toujours chanter les horizons
Ou bien imaginer la prochaine récolte
Au creux des champs couleurs des blés
Tes espoirs renaissent au fil des années
Tes espoirs déçus et tes joies bafouées
Lorsque vibrent les vapeurs de l’été
Poème de jeunesse
9.7.1965
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