A Katia

Dans mon cas personnel, l’infidélité clandestine m’inspire une grande réserve dans la mesure où on remet en cause la confiance que le conjoint a en nous. Cela veut dire en clair que mon compagnon est au courant. De même, il lui arrive d’avoir un contact extérieur. Je ne me sens absolument pas abandonné pour autant.
Je sais que quand mon compagnon voit une autre personne, il connaît et reçoit des choses qui lui sont impossibles de connaître avec moi, sans que ce soit un problème de mauvaise volonté, mais réellement un problème d’impossibilité. Il en est de même pour moi.

Je te dirai que je suis de ton avis concernant la valeur de la fidélité, comme je suis de l’avis d’adn et d’Honoré à ce sujet. Un argument est que sur douze ans de vie commune, notre relation est restée absolument exclusive pendant dix ans. De plus, nos contacts extérieurs sont rares et la composante amicale y est le plus souvent plus importante que la composante sexuelle qui n’est pourtant pas totalement absente.

Ce que je peux éprouver est bien difficile à expliquer. Si j’accepte de « rencontrer » une personne, c’est que j’ai avec elle une forme de communication et une complémentarité de pensée et de sensibilité tout a fait particulières, exceptionnelles, extrêmement rares à réaliser. A la limite, le côté physique pourrait passer au second plan, voire disparaître sans que cela compromette la relation. Mais il apporte en l’occurrence un plus car le mode de communication entre personnes retentit aussi de façon très importante dans ce domaine.


A Honoré
Comme je l’ai dit plus haut, je te rejoins entièrement sur ce sujet, comme je rejoins adn et katia. On peut me reprocher alors de ne pas l’appliquer. C’est vrai et je l’assume, sans pour autant me considérer comme innocent. Dans ce cas, je n’aurais pas écrit ce texte.
Merci pour ton intervention pleine de sagesse


A Calynette
Merci pour ton com et ta tolérance sur ce sujet extrêmement délicat dont j’espère qu’il n’aura pas choqué trop de personnes de l’avoir abordé aussi directement.
L’ensemble de mes réponses répondra certainement à tes questions.


A Scribouill
Je pense que tu as compris beaucoup de choses dans mon texte et je t’en remercie beaucoup.
Je ne cherche pas à me justifier, en effet, mais à faire comprendre le pourquoi du comment, qui n’est pas toujours évident.

Il est très rare qu’on se pose la question de l’origine réelle de l’infidélité dans les couples. Les explications qu’on en donne sont en général trop simples. L’homme ou la femme, ne sont pas que des bêtes sexuelles. Katia le souligne bien quand elle parle des infidélités clandestines.

Souvent, à l’origine, il y a une lacune dans un domaine ou l’autre, qui n’arrive pas à être comblée, et qui finit par provoquer parfois jusqu’à une souffrance chez le partenaire, sans que l’on s’en rende compte. Le comblement de cette lacune est souvent à l’origine de l’infidélité. Je suis intimement persuadé que très souvent; la lacune au départ n’est pas d’ordre sexuel.


A Complainte
Il n’y a pas de complaisance dans notre situation. Il y a un très profond respect réciproque, et le désir très fort que l’autre puisse se réaliser le plus totalement possible. Je pense que cela n’est pas forcément toujours le cas dans tous les couples. Il faut, à la base de la part de chacun, une grande lucidité pour reconnaître ses insuffisances qui peuvent faire souffrir le partenaire, et l’acceptation qu’il puisse réaliser ce qui lui manque ailleurs.
Je connais des couples, conventionnels ou gays, dont l’un des partenaires souffre d’un handicap majeur, moteur ou autre. La question de la « fidélité » se pose alors de façon évidente pour ces couples qui sont le plus souvent extrêmement unis par leur amour réciproque, transcendé par l’épreuve. Je ne parlerai même pas alors d’ « infidélité » dans ce cas. Mais chacun peut, bien sûr, avoir un avis personnel différent. C’est dans ces couples que j’ai découvert à quel point l’amour (je parle de l’Amour vrai et pas de ses succédanés) pouvait atteindre un niveaux extrême.


Merci à tous pour ce dialogue passionnant et toujours le fruit d’une grande réflexion.

Amitiés
Daniel

----------------
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)