Saison océane
Une jetée de pierre dans la solitude d’une saison océane
Face aux flots se meurent d’un mot les rêves diaphanes
Les maisons aux persiennes fermées sourdes aux longs cris
Une station balnéaire endormie sur leur amour évanoui
Ses volets bleus résistent juste un peu aux griffes de l’absence
Novembre dans son costume automnal s’est vêtu de silence
Les bateaux tanguent à quai au rythme lancinant d’un mal ancré
Quelques ombres pressées se faufilent au coin de sa rue désertée
Déchirant les images d’eux en communion avec la mer
Au bras du crépuscule, le manque de lui en bandoulière
Le cœur déjà en hiver, ses pas sur la grève en solitaire
L’écho des vagues tourmentées masque une éternelle prière
Certains diront, tant d’heures passionnées jetées aux feux
Sur le port en sommeil il pleuvra longtemps des cendres d’eux
Une plume de larmes, averse d’encre noire dans un ultime poème
Le papier confident absorbera la couleur d’un dernier « je t’aime »
Trop idyllique était leur conte sorti d’un livre prenant l’eau
Hisser la voile pour oublier, renaître dans un regard nouveau
Ailleurs… Au loin un écrin de terre, une île où le chagrin fane
Aux souffles de l’espoir, là dans la douceur d’une caresse océane…
Romane